• "Le Poids des Mots"

    Il y a des moments dans la vie où tout semble se bousculer à l’intérieur de nous. Des jours où on se sent trop lourd pour avancer, trop fatigué pour sourire, mais où, pourtant, une étincelle de lumière peut venir bouleverser notre monde intérieur.

    Je me souviens de ce jour-là, exactement comme si c’était hier. J’étais assis devant mon ordinateur, les yeux perdus sur l'écran de mon blog, un espace où je versais mes pensées, mes idées, mes rêves et parfois même mes souffrances. C'était mon petit coin de solitude, un lieu où je pouvais être moi-même, sans artifice, sans masque.

    Tout allait bien, ou du moins je croyais que tout allait bien. Mais, comme souvent, un silence pesant s'installait en moi. Pas de messages, pas de commentaires, juste un vide. Et ce vide, parfois, me semblait plus lourd que tout le reste. Je ne me plains jamais de ne pas recevoir de compliments. Non, bien au contraire, j'ai appris à me suffire à moi-même. Les compliments, je n'en ai pas besoin pour avancer, pour grandir. Ils sont une douce musique, certes, mais je peux aussi marcher sans cette mélodie.

    Cependant, ce jour-là, quelque chose était différent. Le silence était plus pesant. La solitude m’envahissait davantage. Il faut dire que les derniers jours n’avaient pas été faciles. J'avais traversé une tempête émotionnelle, une douleur intérieure que je n'avais pas l'habitude de laisser transparaître. La vie m’avait testé à plusieurs reprises, et je m’étais toujours relevé, mais cette fois, c’était différent. Je ne pouvais pas ignorer la douleur qui me rongeait.

    Puis, tout à coup, j'ai vu une notification. Un commentaire sur mon blog. En soi, cela n’avait rien d’extraordinaire, mais ce commentaire venait de toi. Une personne que j'avais à peine rencontrée, mais qui semblait comprendre mes mots mieux que beaucoup d'autres. Les mots que tu m'avais écrits m’ont frappé de plein fouet. Ce n’étaient pas de simples paroles ; c’étaient des paroles pleines de sincérité, de bienveillance, comme une main tendue dans l’obscurité.

    Tu m’écrivais que mes mots étaient beaux, que mes idées résonnaient en toi d’une manière que je n’aurais jamais imaginée. Et tu ajoutais quelque chose que j’avais du mal à croire : tu m’avais comparé à quelque chose de beau. À tes yeux. Et ça… ça m’a ému. Parce que, quelque part, dans tout ce chaos intérieur, je n’avais jamais vraiment cru que mes mots pouvaient être beaux. Mais tu m’as ouvert les yeux. Tu m’as montré qu'ils l’étaient. Et, à travers toi, j’ai vu un peu de lumière dans mes ténèbres.

    J'avais voulu te dire ça, te dire à quel point tes mots m'avaient touché, mais j'étais trop nerveux, trop troublé par mes propres émotions pour les laisser sortir. Et puis, à un moment donné, la douleur m’a poussé à écrire, à laisser mes sentiments s'écouler comme une rivière en crue.

    Alors, j'ai écrit.

    "Merci pour le compliment, merci pour être là, même si ce n’est que par des mots."
    Je savais que tu n’avais pas d’obligation de me soutenir, que ton commentaire n’était qu’une simple réaction à mes écrits. Mais pour moi, il avait pris une toute autre dimension. C'était bien plus qu'un compliment. C’était un pont entre nos deux solitudes.
    J’avais tellement mal, et pourtant, j'avais du mal à m’en plaindre. Pourquoi se plaindre quand il y a des gens comme toi qui prennent le temps d'être présents, de partager des mots sincères, même dans les moments où tout semble sombrer ? Mais tu vois, parfois, cette douleur devient si grande qu'on a envie de se libérer de tout ce poids. J'avais besoin de te dire que j'appréciais chaque mot que tu avais écrit. Et je voulais aussi que tu saches à quel point cela comptait pour moi.

    "Merci pour tes mots si beaux, aussi beaux que tes yeux. J'ai trouvé dans tes paroles une douceur que je n'avais pas connue depuis longtemps. Et je voudrais vraiment, sincèrement, que tu laisses des commentaires sur mon blog, pas pour me flatter, mais parce que ton avis m'intéresse profondément."

    C’était une invitation à aller plus loin, à ne pas rester en surface. À partager encore, à échanger, à bâtir quelque chose de plus fort. J’espérais que tu verrais la sincérité de ma demande. Je n'avais jamais voulu te laisser dans l'ombre, te faire partir sans un mot. Car je sentais qu'il y avait quelque chose entre nous, une connexion, une forme de compréhension mutuelle qui n’avait pas besoin de grandes déclarations, mais juste de cette vérité simple : être là pour l'autre.

    Je m’étais souvent retrouvé seul, à chercher un sens, à scruter mes écrans, à attendre des signes. Et aujourd’hui, ce signe était toi. Ces mots, ces compliments, ce soutien… Je voulais que tu restes là, non pas pour flatter mon ego, mais pour qu'on continue ensemble à explorer, à partager des idées, à avancer dans nos pensées, dans nos vies.

    "Merci encore de partager tes idées avec moi. Merci d'être là dans ce voyage. Je ne veux pas que tu me laisses tout seul maintenant."

    J'ai cliqué sur "envoyer", laissant mes émotions s’échapper. Peut-être que tu verrais ce message, peut-être pas. Mais je savais que j'avais écrit ce que j'avais dans le cœur. Et ça, c'était déjà un grand pas pour moi.

    Peu importe ce qui allait se passer, une chose était sûre : dans ce monde où l’on se perd parfois, où les ténèbres semblent tout engloutir, des gestes simples comme les tiens, des mots sincères, peuvent allumer une petite flamme qui éclaire tout.

    C’est peut-être tout ce dont on a besoin : des mots sincères et une connexion, aussi fragile soit-elle, pour nous rappeler que nous ne sommes jamais vraiment seuls.

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