• Sahalûn le vent en un son doux et mystique une planète ancienne et majestueuse, presque mythologique dotée de pouvoirs immenses du sable, d'orage

     

     

     

    Le Monde Perdu du Sable Fin

    Dans un univers lointain, au cœur d’une planète oubliée par le temps, se trouvait un monde où les habitants n’étaient ni tout à fait humains, ni tout à fait d’autres êtres. Ils étaient faits de sable fin, d’une poussière dorée que le vent emportait, et qui, dans leur forme la plus pure, devenait presque translucide, comme des êtres d’ombre et de lumière. Cette planète, appelée Sahalûn, était un lieu où le sable ne cessait de flotter dans l’air, comme une brume dorée suspendue dans l’éternité. Le sable était à la fois leur substance et leur pouvoir.

     

    Ces êtres mystérieux étaient les Gardiens du Temps, mais aussi les Nettoyeurs de Mondes, chargés d’une mission essentielle : purifier des planètes polluées, des mondes en déclin, par le souffle de leur bouche. Le vent qu’ils exhalaient devenait cyclonique, orageux et pluvieux, capable de transformer l’atmosphère, d’apporter la régénération là où la vie était éteinte.

    Leurs pouvoirs étaient extraordinaires. Chaque matin, à l’aube, les Gardiens pouvaient plier la lumière pour faire coucher le soleil avant l’heure, et chaque nuit, ils réveillaient la lune endormie dans le ciel du sable. Leurs corps étaient composés de sable tellement fin qu’il n’était ni chaud ni froid, mais flottait dans l’air comme un voile d’or, impalpable.

    Et tout autour d’eux, la planète, Sahalûn, semblait flotter dans un éternel crépuscule, où le temps n’existait que dans leur souffle. Mais leur rôle n'était pas qu’une simple gestion du temps et de l’équilibre céleste. Ils étaient là pour purifier, pour souffler sur les mondes pollués et les ramener à la vie. Lorsqu’ils soufflaient, le vent qui sortait de leur bouche créait des tempêtes, des pluies puissantes, des éclats de foudre, capables de transformer une planète stérile en un jardin fertile. Ce vent cyclonique portait en lui une magie ancienne, celle de la régénération par la violence douce de la nature.

    Les Vents Sables, comme ils étaient appelés dans la langue ancienne de leur peuple, avaient un autre pouvoir unique : ils pouvaient parler aux étoiles. Ce n’était pas par des mots que le dialogue avait lieu, mais par des murmures, des pensées, des rêves. La nuit venue, lorsque tout était calme et que le monde du sable semblait s’endormir, ils se dressaient face au ciel et s’adressaient aux étoiles en leur posant une question essentielle, une question qui leur avait été transmise depuis des siècles :

    "Que feras-tu aujourd'hui, et demain ?"

    Les étoiles, dans leur éternelle danse dans les cieux, répondaient par la lumière. Chaque étoile offrait une réponse sous la forme de son scintillement, et parfois, elles se souvenaient de ce qu’elles avaient fait la veille, comme un reflet des événements passés qu’elles avaient observés dans le vaste univers. Mais les Gardiens ne cherchaient pas simplement à savoir ce que les étoiles faisaient : ils cherchaient à comprendre le temps lui-même.

    Un jour, un Gardien nommé Kaïros, l’un des plus jeunes mais aussi des plus sages de son peuple, ouvrit les yeux se posa une question nouvelle. Il s’interrogea sur le poids du temps. Le monde du sable ne connaissait ni l’âge ni la mort, car tout semblait figé dans un équilibre parfait. Mais ce jour-là, une étrange brise souffla, portant avec elle une odeur différente, une sensation nouvelle. Le vent, qui soufflait toujours d’est en ouest, se mit à tourner, comme un signe, comme une invitation à découvrir un autre aspect de leur mission.

    Kaïros, curieux, s’approcha du sommet de la colline de sable où les étoiles étaient les plus proches, et leva les bras vers le ciel. Il ferma les yeux et murmura :

    "Étoiles, je vous pose une nouvelle question : Que feriez-vous si demain était votre dernier jour ?"

    Un silence lourd s’installa. Les étoiles semblaient hésiter, comme si elles n'avaient jamais été confrontées à une telle interrogation. Puis l'une d'entre elles, plus brillante que les autres, répondit d’une lumière cristalline :

    "Alors, nous choisirions de faire ce que nous n’avons jamais osé faire. Nous ralentirions le temps, pour comprendre chaque seconde."

    Kaïros comprit alors que le monde du sable, ce monde où le temps pouvait être façonné à volonté, avait oublié une vérité essentielle : le temps n’était pas une chose à contrôler ou à manipuler à l’infini, mais à vivre pleinement, dans chaque instant. Ce n'était pas le contrôle du temps qui apportait la sagesse, mais la capacité à l’accepter, à en savourer la beauté éphémère. Et peut-être que la vraie magie résidait dans la découverte de la fragilité du temps, dans la compréhension que rien n’est éternel.

    Dès lors, les Gardiens du Temps cessèrent de manipuler le soleil et la lune à leur guise. Ils commencèrent à écouter davantage les étoiles, à se concentrer sur la beauté de l’instant présent, à vivre pleinement chaque respiration du vent. Le monde du sable, jadis figé et éternel, se mit à respirer, et les mondes qu’ils purifiaient commencèrent eux aussi à se transformer. À chaque souffle, les planètes polluées se régénéraient, mais dans un rythme plus naturel, moins imposé.

    Et alors, le soleil ne se couchait plus toujours à la même heure, et la lune ne se réveillait plus de la même manière. Leur danse devenait imprévisible, comme un souffle de vent qui souffle sans contraintes. Mais cette danse imprévisible était désormais une danse libre, une célébration de la beauté du temps, dans un monde où la magie résidait dans la liberté et dans l'acceptation de l'impermanence.

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